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SYNOPSIS 

Art tactile, art sémiotique

Repères pour comprendre l’art contemporain

Essai 

Par André Seleanu

L’objectif de cet essai est de partager avec un public varié ma propre expérience de l’art contemporain.  Je vise dans la mesure du possible un style clair, accessible, en contraste avec beaucoup d’écrits sur l’art contemporain.  Il s’agit d’un travail mûri au cours de longues années de réflexion, de visites de musées et de galeries d’art contemporain, autant au Québec, qu’ailleurs dans le monde.  Afin de mieux mettre en perspective les oeuvres de l’art actuel ou contemporain par rapport aux oeuvres de l’art moderne, j’ai du élaborer une méthode d’analyse qui comporte des outils empruntés à la philosophie post structuraliste de la déconstruction de Jacques Derrida, ainsi qu’à la pensée de Gilles Deleauze et Félix Guattari, tel que le  rhizome, décrit dans l’ouvrage Mille Plateaux.  

Je distingue un art contemporain sémiotique – ou du signe complexe – essentiellement constitué d’éléments hybrides ou discontinus, que je mets en contraste à la forme essentiellement continue, centrée de la peinture et de la sculpture moderne, et même des écoles d’art qui lui précédaient.  Je propose des exemples d’oeuvres contemporaines – y compris celles d’artistes québécois – et j’indique comment elles agissent sur le spectateur. J’exprime ma préférence pour un art de l’expression continue, capable d’exprimer l’émotion et la spiritualité.

Un tour d’horizon des philosophies esthétiques de la Chine et de l’Inde – dans le cadre d’une vision globale et interculturelle –  aide à renforcer notre réflexion  esthétique occidentale.  L’accent est mis sur l’importance de l’énergie vitale – qi en Chine, atman, prāna en Inde – qui donnent de la force à la création artistique.   Pour que l’art puisse atteindre sa plénitude, l’aspect énergétique est essentiel, dans tous les types d’art, à mon avis.

L’esthétique occidentale connaît des visions phénoménologiques ou holistiques,  mettant l’accent sur la force de l’image en soi, non pas seulement comme signe.  J’examine les philosophies esthétiques des penseurs suivants :

Henri Maldiney, philosophe existentialiste français 

Bernard Berenson, historien de l’art américain 

Henri Focillon, historien de l’art, qui souligne le rôle essentiel de la main dans la création de l’image à travers l’histoire 

Edmund Husserl, philosophe autrichien  de  la phénomènologie 

Maurice Merleau-Ponty, philosophe de la peinture, continuateur de Husserl

Anton Ehrenzweig, représentant de l’école psychanalitique dans l’analyse de la création artistique

Ensuite, j’examine l’esthétique de penseurs de l’art contemporain qui me paraissent fondamentaux, tels que – entre autres – Nicolas Bourriaud et Benjamin Buchloch.  Ils sont des représentants de la vision sémiotique de l’art, celle qui a une grande influence actuellement. 

À une époque où les et musées  et les galeries d’art contemporain mettent l’accent sur l’installation conceptuelle, ou encore sur l’art virtuel et technologique, je défends l’importance des expressions qui ont accompangné la culture depuis des temps immémoriaux la peinture, la sculpture,  la gravure, qui traduisent  de manière irremplaçable l’émotion, le monde de  l’inconscient : en somme la finesse de l’esprit humain.   La création encore foisonnante dans ces domaines artistiques mérite une représentation équitable dans les institutions de l’art contemporain.